Le Roi d’Ys – Roma Mater – Les Neuf Sorcières – Poul et Karen Anderson

8 mars 2018

Poul Anderson est un auteur américain de science-fiction très connu, classé comme conservateur, au point que cela lui a valu une censure de gauche en France dans les années 70. Ses ouvrages sont souvent très dynamiques, positifs et amusants. Son œuvre la plus célèbre est la série de la patrouille du temps où le héros, agent de la police temporelle, traque les bandits cherchant à modifier l’Histoire. La culture de Poul Anderson transforme ces histoires fantaisistes en véritable romans historiques car on s’y réfère bien à la véritable Histoire. D’origine scandinave, l’auteur était également passionné par la culture viking et les antiques religions païennes.

On retrouve tous ces traits de l’auteur dans Roma Mater, écrit en collaboration avec sa femme.

Le Roi d’Ys – publié en deux tomes Roma Mater et Les Neufs Sorcières – est un livre étonnant et même perturbant. L’action se déroule à l’époque de la fin de l’empire romain. On y suit la vie du personnage principal Gratillonius, un centurion romain, disciple de Mithra, posté près du mur d’Hadrien et sommé de rejoindre l’Armorique en Gaule accompagné de sa troupe de légionnaire, pour devenir le préfet de la mystérieuse ville d’Ys.

L’Histoire est omniprésente dans cet ouvrage au travers des personnages historiques véritables que l’on croise régulièrement, des empereurs aux religieux de l’époque. Le fantastique se déploie sur cette réalité historique avec une facilité déconcertante au travers des religions païennes, du christianisme en développement, de la légendaire ville d’Ys, mais aussi de l’incertitude ressentie et témoignée par les personnages dans la transformation inquiétante de l’Empire romain en proie aux querelles intestines, aux luttes religieuses, aux invasions barbares et à la crise économique. Cela peut à certains égards rappeler tristement notre propre époque. Mais, chaque temps n’a-t-il pas toujours ses difficultés ?

A la différence de ses autres livres, il faut avouer que Le Roi d’Ys manque d’humour. C’est un livre sérieux, une reconstitution historique réaliste bien que fantastique. Des notes supplémentaires abondantes, détaillées et très intéressantes ne manquent pas de préciser le contexte de l’époque, le vocabulaire et les choix des auteurs pour réaliser ce roman.

Le Roi d’Ys, c’est aussi l’hommage de Poul Anderson à la ville d’Ys, une cité légendaire, Atlantide bretonne, évoquée par le célèbre auteur Anatole Le Braz.

Parmi les personnages de l’époque côtoyés par le héros Gratillonius, on soulignera Saint Martin de Tours que le héros croisera à plusieurs reprises. Il l’accompagnera même sur les bords de Loire jusqu’à l’abbaye de Marmoutier. Il y a aussi le futur Saint Corentin qui comme l’expliquent les auteurs s’inspire également de Saint Guénolé. On n’oubliera pas bien sûr la princesse d’Ys, la magnifique Dahut dont les yeux bleus nous entraînent jusqu’au bout de cette lecture dans les insondables mystères envoûtants de la ville d’Ys.

2 commentaires

  • Betweenthebooks 31 mars 2018 à14 h 51 min

    Je note le titre car il y a là tous les ingrédients pour me plaire: la cité d’Ys, l’empire romain et le fantatsique.

  • Paul-Emic 5 juillet 2018 à20 h 20 min

    ça me parait bien pour se soustraire à notre époque pendant ces mois chauds de température et lourds de tension. (certains de mes ancêtres ne sont-ils pas des Kerisit c’est à dire habitants de la ville d’Ys?)

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